Ben Frost, musicien australien, s’est envolé il y a quelques années au pays glacé pour rejoindre, dans la ville de Reykjavík, la scène électro islandaise et collaborer notamment avec le collectif Bedroom Communauty, dont l’un des membres, Valgeir Sigurðsson, était aux commandes de Medúlla et Vespertine de Björk. Très influencé par le contraste entre le minimalisme classique et le métal ou le punk rock, ses compositions électroniques viscérales combinent le pouvoir suggestif des machines à la furie menaçante des guitares. Avec Ben Frost, jamais la machine n’a aussi bien chanté. Pour ce pionnier de l’électro expérimentale, minimale n’empêche pas mélodique. Un subtil équilibre qui offre un dépaysement proche d’une distance Terre / Lune. Un concert de Ben Frost, c’est tout à la fois une expérience physique, climatique, environnementale, animale et radicale… mais surtout passionnante.
Comme celle de Ben Frost, la musique de Philip Jeck vient des profondeurs. Depuis ses platines vinyle et son sampler, le britannique projette les sons de vieux enregistrements surannés à travers des abîmes liquides. Formé aux arts graphiques au Dartington College, ses créations, véritables sculptures sonores, développent une trajectoire singulière entre nostalgie créatrice et visions futuristes. Parfois comparé à celui de pionniers de la musique concrète comme Pierre Schaeffer ou Pierre Henry, son travail est édité par l’incontournable label Touch.