DESIGN DES SIGNES, de l’œuvre à l’usage

Vernissage le mercredi 12 octobre à 18h30

12 Oct. 26 Nov. 2022
Entrée libre

Autour des sculptures à comportement de Samuel Bianchini et à travers une dizaine d’œuvres émergentes et historiques, Design des signes, de l'oeuvre à l'usage célèbre les artistes qui explorent l’objet, ses différents médiums et concepts et qui se jouent de la porosité art/design.

— Grande galerie du Bel Ordinaire, Billère

du mercredi au samedi, 15h-19h

entrée gratuite

— vernissage : mercredi 12 oct. dès 18h30

— visites guidées : sam. 15 oct. ,19 nov

gratuit sur réservation.

— visites scolaires et ateliers de pratiques artistiques du primaire à l’enseignement supérieur, sur réservation.

Infos et réservations : festival@acces-s.org ou 05 59 13 87 44

Le Bel Ordinaire

Les abattoirs
allée Montesquieu
64140 Billère

Snakable
Samuel BianchiniFR

Câble robotisé et téléviseur retourné 2020

Comment le contenu d'un signal peut-il faire bouger le câble qui le transporte ? Comment ce que représente cette vidéo influe-t-elle sur le mouvement du câble qui se tord, se débat, lentement ou par sursaut, tel un serpent pris dans un piège ?
Un écran plat est accroché face contre la cimaise. Il projette un halo de lumière et le câble qui l'alimente en images est bien visible : il émerge d’une prise de ce mur, pour se tordre et bouger au rythme de l'image ainsi diffusée, celle d'une chaîne d'information en continu.
Œuvre en collaboration avec Léo Quénéhervé, Kanty Rabenorosoa, Olivier Bienz, Didier Bouchon, Patrick Rougeot, Pierre Roux, Matthias Revol, Jérôme Saint-Clair, Yoann Dumas, Thomas Gaulier et David Kristanek.

A présent (Felix Guattari)
Samuel BianchiniFR

installation verre à mémoire de forme et eau 2017

Qui n’a jamais contemplé des gouttes d’eau cherchant leur chemin sur une vitre ?
Des gouttes d'eau tombent sur une stèle de verre. Elles ne semblent pas se diriger au hasard, elles prennent des chemins de traverse, épousent les tracés invisibles et forment des lettres ou morceaux de lettres ; elles laissent entrevoir des mots, une phrase, l’épitaphe d’un penseur, Félix Guattari extraite du poème “Absence” par Carlos Drummond de Andrade : “Pendant longtemps j’ai cru que l’absence est manque / Et je déplorait, ignorant, ce manque / Aujourd’hui je ne le déplore plus./ Il n’y a pas de manque dans l’absence. / L’absence est une présence en moi [...]”
Œuvre en collaboration avec Pascal Viel

Prendre vie(s)
Samuel BianchiniFR

installation 2020-2022

Fixe ou animée ? Il s’agit d’une image, vue sur un cimetière militaire multiconfessionnel, aux nombreuses sépultures ordonnées et presque toutes de formes similaires, seuls les symboles religieux différent. Fixe ou animée ? Sur un grand écran, c’est, a priori, une photo ; mais celle-ci est animée, de l’intérieur, dans sa “matière” même. Particulièrement bruitée, cette image est composée d’une infinité de grains mis en mouvement par des algorithmes de vie artificielle et de machine learning. Associés aux pixels qui constituent la matière même de l’image, ces grains cherchent à se mouvoir et à s’organiser pour mettre en mouvement l’image : ils sont “animés” d’une force de vie. Fixe ou animée ? L’image devient film.
Œuvre en collaboration avec Colin Bouvry and Léon Denise

Pour l'instant
Samuel BianchiniFR

installation 1996

Pour l'instant est une installation qui met en œuvre un projecteur super 8 face à son image. Celui-ci projette sur un miroir une image qui le montre lui-même vu de dos avec des mains du projectionniste en train d'installer la bobine de son film. Pris dans la projection reflétée par le miroir, le projecteur inscrit son ombre dans l'image qu’il projette. L'ombre du projecteur prend la place de son image. Seules les mains subsistent, s'escrimant, en boucle, à monter (montrer) une bobine d’images sur l'ombre de son projecteur.

Audience Works
Samuel BianchiniFR

livre et vitrine 2013

Audience Works est un livre d’artiste qui s’intéresse avant tout au public. Dix-sept installations interactives produites par Samuel Bianchini entre 1999 et 2012 y sont étudiées avec une précision rigoureuse caractéristique du scientifique. L’étude initiée se concentre sur le public, regardeur mais également activateur de l’œuvre. L’artiste, également enseignant-chercheur, a donc mené un travail parallèle à celui de la création de ses œuvres, celui de l'observation, par la photographie, de son public agissant sur ses dispositifs et cela dans l’objectif de la réalisation d’Audience Works, une œuvre à considérer à part entière comme une capture d’un art praticable.

Floats
Robert BreerUSA

Sculpture à comportement 1969-1975

Créées au milieu des années 60 et exposées à l’exposition universelle d’Osaka de 1970 les sculptures flottantes, Floats font partie de l’histoire de l’art. Formes minimales de couleurs neutres motorisées (sur des roulettes qui les sur-élève et leur donne une impression d’apesanteur), elles se déplacent si lentement qu’elles ont l’air immobiles. Les Floats perturbent l’ordre calculé des expositions, elles génèrent un trouble profond chez le visiteur qui n’arrive pas à savoir qui des œuvres, du bâtiment ou de lui-même a réellement bougé. Elles forment un ballet incessant et aléatoire qui désacralise l’œuvre et l’espace d’exposition.

Trognes
Matali CrassetFR

Sculpture en faïence 2021

Les Trogne(s), sculptures en faïence, accompagnent un livre de plus de 5000 dessins réalisés lors du premier confinement. Dans une maison en forêt, la designer Matalie Crasset a rempli plus de 30 carnets de dessins au stylo noir fin sous formes de jaillissements, d’écriture automatique. Des formes hybrides en émergent, fusion d’humains, d’objets, d’animaux mélangés… Autour du monde des Trogne(s), Matalie Crasset tisse plusieurs projets transversaux d’objets, de dessins, de films qui cristallisent toute la singularité du travail de son studio qui porte très loin le curseur de l’art dans son design social.

Pyrocumulus
Alizée ArmetFR

sculpture et réalité augmentée interactive 2022

Le projet Pyrocumulus prend sa source dans une série d’incendies qui a marqué la côte Sud-Ouest en 2020.La complexité de ces incendies de forêt est révélatrice de leur relation avec les changements climatiques, l’utilisation des terres, l’impact de l’humain sur ces écosystèmes. Partant de ce contexte, Alizée Armet, accompagnée d’une équipe de scientifiques, enseignants et développeurs, a créé un dispositif mêlant art et technologie dans le but d'amener des questions sur cet écosystème en devenir face à un environnement technique. Installation collaborative en réalité augmentée, Pyrocumulus repose sur l'hypothèse que les forêts comme leurs arbres se connectent et communiquent d’autant plus face à ces catastrophes écologiques.

S-I-G-N
Jean-Baptiste Sibertin-BlancFR

sculptures de verre 2021

En 2021, dans le cadre de l’exposition Eclipse de l’objet au MusVerre de Sars-Poteries (79), le designer Jean-Baptiste Sibertin-Blanc expose un abcédaire de 27 lettres de verre, fruit de trois années de résidence de recherche. Pour celà, il fait appel à 4 complices, 4 artisans verriers d’exception, chacun spécialiste d’une technique (le bombage, le soufflage, le verre à flamme et la pâte de verre) pour mettre en musique ses dessins et recherches autour des lettres/objets. Le titre de la série, Paréidolies, fait référence à la façon dont le cerveau “structure son environnement en permanence, rapportant les informations en objets connus” pour accès-s, Paréidolies fait SIGN.

Inversion de pesanteur
Philippe RametteFR

prothèse et photographie 2003

Sculpteur avant tout, Philippe Ramette décide de mettre en scène ses sculptures et lui-même comme modèle vêtu d’un costume noir à travers des photographies surréalistes qui ne subissent ni retouche ou montage. Il joue avec l’imaginaire, le détournement et la modification des perceptions, jamais sans humour et autodérision puisqu’il est le premier bénéficiaire de ses instruments, accessoires et prothèses. Artiste transgressif , il fait du pas de côté son fer de lance par le biais d'œuvres poétiques ou l’absurde devient loi.

Soul Shift
Justine EmardFR

Vidéo 6’ 2018

Alter est un robot humanoïde qui semble s’éveiller au monde lorsqu’on l’active. Sa singularité réside dans ses mouvements qu’aucun humain n’a véritablement anticipés car créés par une intelligence artificielle extrêmement précise. Ici Alter semble découvrir son Alter … égo, robot inactif dont il est le double et devient le professeur. Dans ce face à face, l’Alter actif nous apparaît comme intrigué par l’inertie de l’autre dont il est issu mais sans suit un machine learning d’une machine à l’autre à la recherche d’un mouvement mêlant reconnaissance, affection et empathie.

Lumino
Nicolas SchöfferFR/HU

Sculpture lumineuse 1968

Avec la lampe Lumino, Nicolas Schöffer tente de rendre accessible la beauté et l’art à tous. Convaincu que l’art peut modifier notre perception, agir sur notre psychologie mais aussi notre physiologie, nous faire rêver, et notamment dans notre quotidien, le père de la cybernétique française s’associe à l’entreprise PHILIPS, afin de produire cette œuvre à échelle industrielle. Les ingénieurs travaillent sur les concepts de variation lumineuse de l’artiste, créant une sorte de veilleuse contemplative et incarné qui trouve sa place dans chaque foyer de cette fin des années 60 : une révolution.

Bug Antenna
Raphaëlle KerbratFR

Sculpture robotisée 2018

Dans sa sculpture Bug Antenna, l’artiste Raphaëlle Kerbrat incarne les ondes électromagnétiques invisibles et inaudibles à l’être humain, mais omniprésentes à nos quotidiens. Des antennes télescopiques métalliques, alimentées par des câbles de cuivre, captent l’environnement wifi du lieu d’exposition. Grâce aux gestes de la sculpture, chaque regardeur peut déceler la puissance du signal comme la quantité des réseaux que l’audience génère. Et apercevoir comment Bug Antenna propose un écho à la sculpture de Edward Ihnatowicz, SAM (Sound Actived Mobil), montrée en 1968 à Londres lors de Cybernetic Serandipity.

L'âge du silex intelligent
Hervé FischerFR/CA

acrylique sur toile 2014

La main est un signe récurrent dans l’œuvre d’Hervé Fischer. Qu’elle soit main négative, calligraphiée ou tracée, il la décline sur tous les supports : tissus, toile, manteau, bâches, essuie-mains etc. Il y affirme sa puissance symbolique, sa capacité à faire signe depuis les cavernes. Car dans l’œuvre de Fischer il existe toujours une connexion entre le passé, le présent et le futur. Comme il a pu interroger le geste du silex frotté entre deux mains, remplacé par le briquet et aujourd’hui le smartphone, il étudie ici dans ses toiles l’évolution du geste de la main à travers le temps, son utilisation de l’outil jusqu’au QR code tatoué. Nous questionnant ainsi sur l’outil, l’objet, son évolution et l’impact sur nos vies et nos sociétés et de nos signes.

Generative Graphic Drift
ChevalvertFR

installation de conception graphique 2022

L’hybridité des formes, l’enrichissement de la relation Humain/Machine et l’interactivité avec le public sont parmi les nombreuses recherches menées par le Studio Chevalvert dans le champ de l’Art, du graphisme et des technologies. Pour répondre aux commandes d’identité visuelle, le studio conçoit sur des outils et une méthodologies de création qui font écho à l’intelligence artificielle ou aux algorithmes dits génétiques comme la chaîne de Markov un processus stochastique qui propose d’imaginer un générateur graphique qui n’aurait à répondre à aucune commande et qui, dans sa dérive (drift) passerait d’un statut d’outil de design, à celui d’œuvre visuelle.

Tousteszincs
Marie-Sarah AdenisFR

sculpture et mapping vidéo 2020-2021

Dans l’installation Tousteszincs (toustes, contraction inclusive de “toutes” et “tous” et zinc, cousins en verlan) Marie-Sarah Adenis matérialise ce crie de ralliement « toutes et tous cousins ! » à l’aide de deux médiums : la sculpture et la vidéo. Ce “Temple phylogénétique”, est une sorte d’arche du vivant prenant la forme d’un dôme sphérique, symbolise le lien qui existe entre les espèces et révèle leur interdépendance. Le film Tousteszincs fait défiler les représentants de chacune des grandes familles d’espèces, qui, par un jeu de superposition, révèlent les similitudes et donc une origine commune, un lien à tous les êtres, mais témoignent aussi des possibilités infinies de variations apportées par la molécule d’ADN et que démontre Marie-Sarah Adenis dans un objet archéologique de… tous nos cousins.

Internes (l’augmentation des choses)
Goliath DyèvreFR

sculpture objet en réalité augmentée 2021

Prix MAIF 2021
« Il y a un autre monde, mais il est dans celui-ci ». Cette phrase du philosophe suisse Ignaz Paul Vital Troxler a inspiré le projet Internes imaginé par l’artiste Grégory Chatonsky et le designer Goliath Dyèvre. Cette œuvre, à mi-chemin entre matériel et numérique, est pensée comme le premier mètre carré d’un devenir de l’ensemble la surface terrestre. Dans la fiction imaginée par les deux artistes, le monde est gris, neutre et dépeuplé. L'augmentation virtuelle vient proposer une nostalgie d’un vivant coloré, vivant, versatile, organique et civilisationnel. Entre utopie et dystopie, entre l’urgence climatique et le besoin d’inventer les solution, Internes résonne comme une prophétie.

Liminaux
Lucien BitauxFR

Sculpture et photographie 2021

Les Liminaux, étranges instruments optiques, ont été fabriqués dans le but d’apparaître et de faire apparaître les images qu’ils capturent. Ces “objectifs artistiques” parfois composés d’objets préexistants ou bien totalement fabriqués, sont des modules optiques qui peuvent être associés et agencés à l’infini pour proposer des façons toujours nouvelles de voir. Les Lumiaux ont des défauts de leurs aberrations, ils sont imparfaits, et le font apparaître dans le résultat photographique qu’ils produisent. Lorsqu’ils sont utilisés, ils sont montés devant le boîtier photographique dénué de son objectif industriel. Dans l’exposition, ces objectifs artistiques deviennent des sculptures dont les formes accompagnent les clichés qu’elles ont permis de produire.

Haruspices, variation 1
Jonathan PêpeFR

Sculpture, vidéo et soft robotique 2019

Haruspices emprunte son titre à l’art divinatoire étrusque consistant à lire l’avenir dans les entrailles d’animaux et faire interface entre humains et dieux. De la même manière, Jonathan Pêpe a imaginé une fiction mettant en scène une machine qui servirait elle aussi d’interface. Composé d’une cage thoracique rigide à laquelle s’adjoint quatre organes en silicone, l’engin pulse un rythme d’humeurs déterminés par des flux en temps réel d’informations provenant des réseaux sociaux puis interprétés en quatre « émotions » par l'intelligence artificielle IBM Watson. Les émotions emplissent les quatre simulacres d’organes d’un souffle mécanique dispensé par le design interne des organes qui déclenche ainsi une prédiction sous la forme d’une courte phrase construite aléatoirement depuis les posts Twitter.

Projectiles
Zaven ParéFR BR

Sculpture(s) en laiton

Projectiles sont des objets de télématique morts, des objets-télécommandes en laiton brossé devenus des simulacres. Réunis en “bouquet” l’objet utile n’a que l’utilité de l’objet pour lui-même. Fruit du travail de recherche et d’expérimentation pluridisciplinaire de Zaven Paré, les télécommandes sont une des formes poétiques de design technologique qu’il se plaît à inventer. A nous de méditer sur la phrase qui accompagne ces "Projectiles" : “À distance raisonnable, envoyez l'interface à usage universel dans l'écran de n'importe quel téléviseur : Il s'éteindra définitivement !”