Compositeur minimaliste américain, Charlemagne Palestine, également créateur d’installations, sculptures et vidéos, a été récemment redécouvert grâce au travail d’édition et de réédition de plusieurs labels indépendants.

Né en 1947, Charlemagne Palestine, pianiste virtuose, été au contact dans sa jeunesse de l’avant-garde new-yorkaise : les peintres Mark Rothko, Barnett Newman, Clyford Still, les musiciens John Cage et Tony Conrad. Ses recherches sont ancrées dans le spirituel et le rituel. Une oeuvre généreuse qui se nourrit de différentes traditions (juive, tibétaine, balinaise, indienne...).

Dans les années 70, intéressé par la sonorité pure dans la musique électronique, il se met en quête du “Golden Sound”, ce son spectral qui donne des toiles musicales vibrantes comparables aux monochromes de Rothko. Le son de Palestine, de plus en plus enveloppant et sculptural, devient une véritable expérience physique. Si nous redécouvrons une oeuvre pionnière, grâce notamment à des concerts aux côtés de Pan Sonic ou Scanner, il sévit également depuis 30 ans dans le milieu des arts plastiques (installations, vidéos, performances).

Le duo berlinois Stéréo Total fondé en 1995 a créé un univers aussi divers que séduisant, oscillant entre un rock’n’roll garage et une pop easy listening débridée. A l’origine de cet univers musical, la française Françoise Cactus, berlinoise d’adoption depuis plus de vingt ans, écrivain mais aussi batteuse et chanteuse des « Lolitas » dans les années 80, ainsi que Brezel Göring, crooner élégant et discret à la voix suave, personnalité marquante de la scène électronica allemande des années 90.

Stéréo Total se distingue par un mariage inattendu de l’électronique allemande et de la chanson française, un goût pour les effets électroniques, l’effervescence des beat pop et des textes poétiques interprétés dans différentes langues par Françoise, à la voix tantôt envoûtante, tantôt rauque et rebelle. Une production minimaliste, un son trash garage authentique aussi bien que dilettant et ironique. Sur scène, munis d’une caisse claire, d’un synthé et d’une guitare électrique, ils passent en quelques secondes de la balade romantique au rock pur et simple, alliant compositions et reprises. Trois ans après le succès mondial de Musique Automatique, le duo berlinois Stéréo Total nous offre à l’été 2007 Paris.

Zombie-Zombie est un duo composé d’Etienne Jaumet aux claviers et effets (ancien saxo des Married Monk et collectionneur de synthétiseurs vintages) et de Neman, batteur d’Herman Düne. Avec quelques lignes de synthés monophoniques sur une batterie krautrock, ils secouent régulièrement les salles parisiennes et se sont fait remarquer aux Nuits Sonores et au MEG Montreal. Zombie-Zombie assume son influence Kraut, son goût pour le matériel analogique et les B.O des films d’horreur des années 70.

En filiation directe avec des groupes aussi divers que Can, Silver Apples, Suicide et The Goblin mais loin de se réduire à la scène « Neu Kraut », les Zombie-Zombie démontrent ce que peut donner la musique électronique quand elle est jouée par un groupe live : un batteur qui oscille entre la rigueur du rythme Motorik et des improvisations furieuses, des cris à réveiller les morts, des vrombissements de synthés, un esprit purement psychédélique, des musiciens possédés et un public en transe.

Pour son prochain disque à l’automne 2007, le groupe a signé avec l’excellent label parisien Versatile, amateur de techno et de krautrock : une synthèse parfaite.