EEK
Islam ChipsyEG
Ce Cairote pas encore trentenaire et révélé par YouTube joue au synthé une musique moyen-orientale, soutenu par deux batteurs (Khaled Mando et Islam Tata) – l’un organique, l’autre électronique. Incroyable ambassadeur de cette électro chaâbi (pour reprendre le titre du documentaire de Hind Meddeb) qui fait chavirer la jeunesse égyptienne, cet étonnant trio se dévoile virtuose d’une transe semi-improvisée, capable d’entraîner dans une même folle farandole les fans du chanteur de bal syrien Omar Souleiman et ceux d’une techno implacable.
"La musique d’Islam Chipsy désoriente au sens propre. Elle submerge, elle secoue. C’est abrasif, bruyant. C’est l’Egypte poussée à l’extrême. Le synthé, les percussions et la basse s’entrechoquent (..) les lignes de la mélodie, le timbre et le tempo dessinent une silouhette musicale amorphe. Chipsy jubile, il caresse furieusement son synthé, le frappe comme un derbouka (c’est devenu sa marque de fabrique), l’effleure, l’essuie, dans une transe maniaque pleine de frénésie créant autour de lui une sorte de paysage ludique". Jenna Le Bras (Libération Next).