Exposition
Le plasticien Antoine Schmitt et le compositeur Jean-Jacques Birgé proposent sur le Ring du Pôle Culturel Intercommunal, un opéra moderne mettant en scène des légions de lapins, entre classicisme et musique contemporaine.
Ces robots à l’effigie du rongeur aux grandes oreilles de 23 centimètres de haut pour 418 grammes sont reliés à l’Internet par wifi, équipés de diodes lumineux et disposent de capacités sonores quasi-illimitées. Ce troupeau hi-tech interprète une partition musicale et chorégraphique en trois mouvements.
Nabaz’mob parvient à dépasser la simple installation ludique. Évoquant John Cage, Steve Reich, Conlon Nancarrow ou György Ligeti, cette composition pour 100 lapins Nabaztag joue sur la tension entre communion de l’ensemble et comportement individuel, pour créer une oeuvre forte et engagée. Avec Nabaz’mob, c’est le rapport machine/machine que le duo explore : « Nous sommes tous les deux intéressés par les concepts du chaos et du contrôle. Nos 100 lapins sont une paraphrase de la démocratie ». Cet opéra questionne les problématiques du comment être ensemble, de l’organisation, de la décision et du contrôle, qui sont de plus en plus centrales et délicates dans notre monde contemporain.
Antoine Schmitt et Jean-Jacques Birgé ont choisi de pervertir l’objet industriel pour en faire une oeuvre artistique où la chorégraphie d’oreilles, les jeux de lumière et les cent petits haut-parleurs cachés dans le ventre de chaque lapin forment une écriture à trois voix s’appuyant sur le décalage temporel et la répétition, la programmation et l’indiscipline.
Initié en 2006 par le Web flash festival et coproduit par Violet d’après une idée originale de Guylaine Monnier - directrice artistique du Web flash festival, la Nabaz’Mob s’expose depuis dans de nombreux festivals à l’international et récemment au Musée des Arts décoratifs de Paris. Cette pièce s’est vu décerné l’Award of Distinction Digital Musics 2009 au Festival Ars Electronica de Linz en Autriche