Rocio Berenguer & Anne-Claire Cauhapé
mardi 20 octobre 18h / Médiathèque A.Labarrère
réservations auprès de la Médiathèque A.Labarrère à m.andro@agglo-pau.fr ou au 05 47 05 10 00
Née en 1987 en Espagne et installée en France depuis 2012, Rocio Berenguer s’intéresse aux grands enjeux et mutations de notre monde contemporain - parmi lesquels l’évolution des espaces de liberté individuelle au sein de notre société, la place des technologies dans notre quotidien, les questions d’écologie... Que ce soit dans Homeostasis#V2, autour du dialogue entre l’humain et l’intelligence artificielle, dans Ergonomics, inspiré par l’univers des start-up,G5, autour des menaces qui pèsent sur l’avenir de l’humanité et de la diversité des espèces, ses créations sont des fictions prospectives qui explorent la possibilité d’un «autre demain». S’y lisent aussi, en creux, nos névroses contemporaines. Pour chaque création, Rocio entame un travail d’enquête et de dialogue avec des scientifiques qui engendre un texte qu’elle agence ensuite avec d’autres matériaux en hybridant différents médiums (texte, danse, vidéos, art numérique). Le recours aux nouvelles technologies très présent dans son travail relève d’une envie de les intégrer à l’écriture poétique tout en interrogeant la manière dont ces technologies, omniprésentes dans nos vies, modifient nos relations interpersonnelles. Le corps, centre et point de convergence de son travail, est traversé par les codes sociaux de comportement, au centre des enjeux d’identité, de représentation, de désir, il devient dans son œuvre un territoire à reconquérir.
Anne-Claire Cauahapé : "Vers une théorie du geste de création : la danse et la peinture aux États-Unis des années 1940 à 1960" Thèse, Pau 2010
L’objet de cette thèse est de poser les fondements d’une théorie du geste de création via l’analyse de la danse et de la peinture aux Etats-Unis des années 1940 à 1960. Durant ces deux décennies, les définitions de ces disciplines artistiques sont considérablement remises en question par les expérimentations innovantes des artistes. L’expressionnisme abstrait, par l’accent nouveau qu’il porte sur l’expérience subjective et sensorielle de l’artiste, tend à se rapprocher de la danse, alors même que celle-ci développe de nouvelles orientations graphiques et se redéfinit progressivement comme un art du visuel. Les évolutions respectives de la danse et de la peinture se structurent autour de la question de l’engagement de l’artiste dans la création et du statut de cette même action dans la définition de ce qui fait œuvre dans l’art. Le geste renvoie certes à une technique d’exécution mais il détient également les ressorts même de la création picturale ou chorégraphique par la dialectique du sensoriel et du plastique qu’il contient dans son mouvement. Par cette interrogation sur le rôle et le degré d’investissement du corps de l’artiste dans la création, les parcours de la danse et de la peinture s’entrecroisent mettant en lumière la possibilité d’une circulation pratique et conceptuelle entre ces arts a priori antinomiques. La problématique de cette thèse est ainsi d’une part, d’identifier dans quelle mesure l’histoire de ces arts peut s’entendre comme une histoire du geste et, d’autre part, de poser cette primauté du geste comme le révélateur d’une matrice commune de création aux disciplines artistiques.